(Actualisé avec confirmation, précisions et contexte)
Israël a tué le plus haut responsable militaire du Hezbollah lors d'une frappe aérienne dimanche dans la banlieue sud de Beyrouth, a déclaré l'armée israélienne, malgré une trêve négociée par les Etats-Unis entre le groupe libanais aligné sur l'Iran et l'Etat hébreu il y a un an.
Cette frappe, la première en périphérie de la capitale libanaise depuis des mois, visait le chef d'état-major par intérim du Hezbollah, Ali Tabtabai, a précisé l'armée dans un communiqué.
La mort d'Ali Tabtabai n'a pas, à ce stade, été confirmée par le Hezbollah, même si Mahmoud Qmati, un responsable du Hezbollah, a indiqué qu'une figure centrale du mouvement avait été visée.
Dans un discours prononcé à Haret Hreik, dans la banlieue sud de Beyrouth, près du bâtiment bombardé par Tsahal, Mahmoud Qmati a estimé que l'offensive israélienne avait franchi une "ligne rouge". Il a ajouté que la direction du Hezbollah se prononcerait sur une éventuelle riposte.
Les Etats-Unis ont imposé en 2016 des sanctions à l'encontre
d'Ali Tabtabai, l'identifiant comme un dirigeant clé du Hezbollah et proposant une récompense pouvant atteindre 5 millions de dollars pour toute information le concernant.
Le communiqué militaire israélien indique que Tabtabai "commandait la plupart des unités du Hezbollah et a travaillé dur pour les remettre en état de combattre Israël".
Le ministère libanais de la Santé a fait état de cinq morts et de 28 blessés après la frappe israélienne, celle-ci ayant touché un immeuble de plusieurs étages et entraîné des projections de débris sur des voitures en circulation en contrebas.
Le président libanais Joseph Aoun a exhorté la communauté internationale à intervenir pour mettre fin à l'offensive israélienne et empêcher une nouvelle détérioration de la situation dans la région.
La frappe de Tsahal survient une semaine avant l'arrivée prévue du pape Léon XIV au Liban pour son premier voyage à l'étranger, alors que de nombreux Libanais espéraient que cette visite serait le signe que le pays s'oriente vers des jours meilleurs.
Israël, de son côté, a assuré qu'il ne permettrait pas au Hezbollah de se reconstruire.
"Israël continue d'insister sur le respect intégral des accords de cessez-le-feu avec le Liban, tout en prenant des mesures pour assurer notre sécurité", a déclaré à la presse la porte-parole du gouvernement israélien, Shosh Bedrosian.
Priée de dire si Israël avait informé les Etats-Unis avant son opération dans la banlieue de Beyrouth, Shosh Bedrosian a déclaré qu'Israël agissait de manière indépendante.
Ces deux dernières années, Israël a tué le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, une grande partie de son haut commandement militaire et environ 5.000 de ses combattants. Israël a justifié ces frappes par la nécessité de se protéger des attaques du Hezbollah.
Israël accuse le Hezbollah de tenter de se réarmer depuis le cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le soutien des Etats-Unis. Le groupe affirme avoir respecté les exigences visant à mettre fin à sa présence militaire dans la région frontalière proche d'Israël et à permettre le déploiement de l'armée libanaise.
(Muhammad Al Gebaly et Hatem Maher, Laila Bassam, Maya Gebeily, Jaidaa Taha, Ahmed Tolba et Alexander Cornwell; version française Nicolas Delame et Claude Chendjou)

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